30 novembre 2023 : Histoire de l'art

La troisième conférence de l'histoire de l'art pour la saison 2023-2024 se tiendra le 30 novembre 2023 à 17h30, salle de réunion au 52 avenue des colonies à Andernos

Le thème de cette troisième conférence est : 

"L'âge d'or de la peinture anglaise (1760-1820) : les portraits". 

Les années 1760, au début du règne de George III, ont marqué un tournant pour l’art britannique, avec l’ascension triomphante de Joshua Reynolds (1723-1792) et de Thomas Gainsborough (1727-1788), ainsi que la fondation, en 1768, de la Royal Academy of Arts. Reconnus comme les maîtres du portrait, Reynolds et Gainsborough ont rivalisé pour élever le genre à des niveaux d’innovation visuelle et intellectuelle inédits. Ces deux artistes ont redéfini l’art britannique et ont hissé toute une génération vers de nouveaux sommets en réinventant les règles et les conventions de la peinture sur des thèmes récurrents comme la lignée, la famille et le foyer dans les portraits. Soutenue par le roi, mais aussi et surtout par les acteurs du commerce et de l’industrie, la peinture britannique s’épanouissait dans une diversité de styles, qui fut alors perçue par les contemporains comme le signe d’un âge d’or artistique. La rapidité du développement économique et urbain favorise un marché florissant pour les portraitistes, marché surtout centré sur Londres et sur Bath, cité thermale à la mode, mais qui s’ouvre aussi sur des villes en pleine croissance comme le port de Liverpool.

L’évocation d’un « art anglais » peut faire sourire le public français, peu habitué aux expositions de peinture et d’arts décoratifs en provenance de Grande-Bretagne. Tout comme il est généralement admis chez les mangeurs de grenouilles que la gastronomie anglaise n’existe pas, la peinture des sujets de Sa Très Gracieuse Majesté éveille souvent la perplexité de notre côté de la Manche. La réputation d’indépendance et d’excentricité de la perfide Albion y est peut-être

pour quelque chose...

Il est vrai que les artistes actifs entre le XVe et le XXe siècle furent souvent guidés par les particularités du marché de l’art britannique, quitte à tourner en dérision les modes venues du continent. Mais ils se montrèrent tout aussi soucieux d’intégrer, voire de dépasser, les influences étrangères (françaises, hollandaises et italiennes en tête).

Ce cycle de 10 conférences vous invite à (re)découvrir quelques-unes des plus belles pages de la peinture anglaise : des inoubliables portraits du terrible roi Henri VIII aux beautés éthérées de l’époque victorienne, en passant par les paysages sereins et verdoyants du comté de Suffolk. Nous oscillerons entre rire et larmes, effroi et tendresse, cruauté et amour, rêve et folie, nuages et terre ferme.

Aussi délicieusement déroutante qu’un After Eight, la peinture anglaise n’en finira pas de vous surprendre.